dimanche 26 juin 2011

Milton Henry Who do you think i am ?


Milton Henry sous les voies de la White Plains Road Line

Au terminus nord de la ligne 2 du métro (IRT White Plains Road Line) se trouve le quartier de Wakefield. Si cette partie septentrionale de la ville a été épargné par la vague d'incendies criminels qui a laminée le south Bronx dans les années 70. Wakedfield n'en est pas moins un quartier ouvrier profondément déshérité. C'est ici à l'angle de la 241 rue et de White Plains Road que se trouvait la Wackie's house of music qui comprenait un studio d'enregistrement et un boutique de disques. En 1967 Loyd "Bullwackie"Barnes quitte sa Jamaïque natale pour rejoindre sa mère à Brooklyn. De jour il enchaine les petits boulots, de nuit il est Dj à Brooklyn, dans le Queens et le Bronx. En 1972 il a accumulé suffisamment de matériel pour ouvrir un studio: la Wackie's house of mucic. Jusqu'à la fermeture du studio en 1989, Loyd Barnes va produire un reggae à la sonorité très particulière.Un son New-yorkais dira Milton Henry. Fort de cette singularité, Loyd Barnes va attirer dans son studio des stars jamaïcaines comme Horace Andy ou Sugar Minott. Il va également influencer le rap naissant. Avec Wack Rap de Solid C, Bobby D & Kool Drop (1979) Bullwackie est un des premiers à graver sur disque un morceau de rap.

Après un parcours chaotique en Jamaïque sous le nom de King Medious*, Milton Henry part pour New-york où il trouve refuge chez Wackies. Très vite il est investit dans l'entreprise. Il supervise les ventes, la promotion et les livraisons. De nouveau à flot Milton Henry récupère quelques titres enregistrés au studio Channel One à Kingston et en enregistre quelques nouveaux. Le tout est mixé en 1985 à New-York. De cet assemblage va sortir l'album désormais classique Who do you think i am ? 

Milton Henry Who do you think i am ?

*King Medious This world: la face B de Fever de son ami Junior Byles pour la Black Ark de Lee Perry.

dimanche 19 juin 2011

John Coltrane Live at the village vanguard again !


Le Village Vanguard se trouve dans la partie ouest du Village au 178 7th Avenue south, Avant de devenir the world''s leading jazz club, il a dans un premier temps accueillit la scène folk et les poètes Beats. . Un nombre impressionant de live ont été enregistré dans ce minuscule club. Entre tous, ceux de Sonny Rollins en 1957 , de Bill Evans en 1961 et de John Coltrane en 1961 sont d'anthologie.

En 1966 John Coltrane est déjà affaiblit par ce qui va s'avérer être un cancer du foie. Il se sépare de se femme Naïma avec qui il vivait près de Central Park West et épouse sa pianiste Alice McLeod. Il est maintenant à la tête d'un nouveau groupe avec Alice Coltrane au piano, Jimmy Garrison à la contrebasse Rashied Ali à a la batterie et Pharoah Sanders au saxophone ténor. Bob Thiele reste son producteur. Leur premier enregistrement est le live at the Village Vanguard again ! le 28 mai. Comme beaucoup de compositeurs de l'époque Coltrane est à la poursuite d'une musique sans note. Dans cette quête sa démarche est plus proche de la "New Thing" que des courants électroacoustiques. Le groupe enregistre de nombreuses sessions d'un jazz libertaire d'une rare violence. Les 15 février et 7 mars 1967 à lieu l'enregistrement de l'album Expression au Rudy Van Gelder studio à Englewood Cliffs dans le New JerseyColtrane semble y avoir trouver le repos.Le 23 avril 1967 John Coltrane fera sa dernière apparition publique au Olatunji center for African culture à Harlem*.



John Coltrane Naïma 1/2 et 2/2


*John Coltrane The Olatunji concert: the last live recording

lundi 13 juin 2011

Dj Sprinkles Midtown 120 blues





Midtown est le plus grand quartier d'affaires des états-unis. Il englobe les quartiers de Hell's kitchen et Chelsea à l'ouest et de Kips Bay, Turtle bay, Murray hill et Gramercy à l'est. Toute la démesure de Manhattan s'est donnée rendez vous dans cet immense centre ville. C'est dans Midtown que se trouvent les gratte-ciel les plus prestigieux (l'Empire State Building au 350 5th Avenue, le Chrysler building au 405 Lexington avenue), les grands bâtiments publics (la Grand central station au 87 east 42nd street, le James Farley post office au 421 8th Avenue, la New York public library au 455 5th Avenue), le siège de l'Organisation des Nations Unies au 2 United Nation plaza, les commerces et les hôtels de luxe (cinquième avenue, le Rockefeller center au 1230 6th avenue, The plaza hotel sur Grand army plaza, The Waldorf-Astoria au 301 Park avenue), le Diamond district sur la 47th street, le Theater district à Times Square et les plus grandes salles de concert  (le Carnegie  Hall au 881 7th Avenue, le Madison Square Garden au 2 Penn plaza).
Au début des années 1990' Terre Thaemlitz (alias Dj Sprinkles) jouait au club Sally's II. Un club miteux de Times square situé dans l'hôtel Carter au 264 west 43rd Street . Avec 120 Midtown blues (2009) Terre Thaemlitz s'en prend violemment au supposé âge d'or de la House New-yorkaise. ” The House Nation likes to pretend clubs are an oasis from suffering, but suffering is in here with us. (If you can get in, that is. I think of one time in New York when they wouldn’t let me into the Loft, and I could hear they were actually playing one of my records on the dance floor at that very moment. I shit you not.)". Un des rares refuges pour les drag queens ( et d'autant plus si elles étaient latinos ou noires) étaient alors les clubs de Times square. Aujourd'hui ces clubs ont tous disparus. 
"So what was the New York house sound? House wasn’t so much a sound as a situation. The majority of DJ’s – DJ’s like myself – were nobody’s in nowhere clubs: unheard and unpaid. In the words of Sylvester: reality was less “everybody is a star,” and more “I who have nothing.”Twenty years later, major distribution gives us Classic House, the same way soundtracks in Vietnam war films gave us Classic Rock. The contexts from which the Deep House sound emerged are forgotten: sexual and gender crises, transgendered sex work, black market hormones, drug and alcohol addiction, loneliness, racism, HIV, ACT-UP, Tompkins Sq. Park, police brutality, queer-bashing, underpayment, unemployment and censorship – all at 120 beats per minute.
These are the Midtown 120 Blues.”
Terre Thaemlitz aka Dj Sprinkles


Dj Sprinkles  Sisters i don't know what this world is coming to 

dimanche 5 juin 2011

Gil Scott-Heron Small talk at 125th and Lenox




Dans les années vingt, la 125e rue était une artère commerçante qui marquait la frontière sud du Harlem noir. Des grands magasins comme Blunstein's ou Koch's y refusaient d'embaucher des noirs. A cette époque pour un noir tout paraissait possible, mais uniquement au dessus de la 125e rue. Lenox avenue (aussi appelée Malcom X Boulevard) était le principal axe nord-sud de Harlem. C'est ici sur Lenox avenue entre la 140e et la 141e rue que s'était installé le célèbre Savoy ballroom en 1926. A deux pas de là, le carrefour avec la 135e rue (aussi appelée Martin Luther king, jr  Boulevard) formait le coeur de Harlem. 

En 1970 le jeune poète et romancier Gil Scott Heron fait la rencontre du producteur Bob Thiele qui vient de quitter Impulse! pour monter son propre label: Flying Dutchman. La collaboration de ces deux hommes va accoucher de trois disques. Le premier est enregistré live dans un petit club à l'angle de la 125e et de Lenox avenue: Small Talk at 125th and Lenox, L'année suivante Gil Scott-Heron enregistre son chef d'oeuvre: Pieces of a man et enfin Free will en 1972. A l'âge de 62 ans Gil Scott-Heron nous a  quitté le 27 mai 2011. Mais avant de partir il nous a offert le crépusculaire I'm new here.
New York is killing me.



Gil Scott-Heron  The vulture

dimanche 29 mai 2011

Various artists Wolf + Lamb vs Soul Clap five years at The Marcy




La très forte industrialisation de Williamsburg fit de cette ville le quartier le plus densément peuplé de New York. Au début du vingtième siècle, des entreprises comme l'Astral Oil Works, Corning Glass Works, Pfizer pharmaceutical, Domino Sugar et l'Esquire Cirage attirèrent des milliers d'immigrés qui cherchaient à fuir les taudis du Lower east side. Les communautés Allemandes, Italiennes, Portoricaines et Juive Hassidique se partage le quartier. Mais dans la seconde moitié du siècle l'industrie s"effondre et la criminalité s'empare du quartier de Williamsburg et de sa police. Le 3 février 1971, c'est ici au 778 Driggs avenue que l'officier de police Serpico se fait tirer dessus. Les révélations de Frank Serpico sont à l'origine des auditions sur la corruption policière menées par la commission Knapp.
Aujourd'hui Williamsburg est un haut lieu des nuits New-yorkaises. La gentrification des quartiers de Brooklyn comme celui de Williamsburg est toute récente et il est encore possible d'y faire la fête. Pour fêter les cinq ans de leur club The Marcy (108 Marcy avenue) Wolf + Lamb se sont associés au duo Soul Clap pour un mix qui se conclue par l'hymne de Roy Ayers*  We live in Brooklyn Baby


Roy Ayers  We live in Brooklyn baby


*avec Harry Whitaker

dimanche 22 mai 2011

Various artists David Mancuso presents The Loft



Pendant longtemps le quartier de Soho (SOuth of HOuston street) fut une friche industrielle connut sous le nom des cents hectares de l'enfer. Dans les années 60 des artistes (plasticiens, musiciens, etc) commencent à investire les bâtiments industriels à l'architecture en acier si caractéristique du lieu. La culture du loft était née. A la fin des années 60, lorsque David Mancuso ouvre son club: The loft au 647 Broadway le quartier reste surtout connu pour ses garages et son manque d'éclairage urbain.

Lancées lors de la saint Valentin 1970 ses soirées love save the day connaitront un immense retentissement. David Mancuso est considéré par beaucoup comme l'initiateur du mouvement disco. Il serait le premier DJ à avoir joué Girl you need a change of mind d'Eddie Kendricks. Ce morceau constitue pour la communauté des DJs New-yorkais l'origine du son disco.  C'est aussi lui qui a débusqué en import un obscur 45 tour chez un disquaire caribéen de Brooklyn: Soul Makossa de Manu Dibango. Ce morceau résume à lui seul l'esthétique disco. Une manière de rendre le funk plus long et plus élastique.


Eddie Kendricks  Girl you need a change of mind

lundi 16 mai 2011

Harry Whitaker Black renaissance: Body, mind and spirit




Durant les roaring twenties New york s'affirme comme la capitale culturelle noire des états unis. La bibliothèque du 103 west 135th street en est l'épicentre. Peu avant de lancer le mouvement du nouveau nègre Alan Locke déclare "Harlem est le foyer du "sionisme" noir. Le pouls du monde noir a commencé à battre à Harlem." En 1926 la nouvelle génération prend ses distances avec les pères du mouvement New Negro. Dans "la montagne raciale", l'écrivain Langston Hughes leur reproche "d'être aussi peu nègre et aussi américain que possible." Dans "Smoke Lilies and Jade" Richard Bruce Nugent décrit l'homosexualité à Harlem. Immédiatement les pères de la Harlem renaissance dénoncent "le choix de thèmes "sordides". Pour marquer encore plus leur indépendance ces jeunes écrivains créèrent la revue Fire !. Mais la presque totalité des stocks du premier et unique numéro fut détruite dans un incendie.

Cinquante ans plus tard le pianiste Brooklynien Harry Whitaker choisit le Martin Luther king day pour enregistrer deux longues pièces improvisées: Black renaissance er Magic ritual. Mais les bandes originales furent détruites dans un incendie !

Harry Whitaker  Black renaissance (extrait: Woody Shaw solo)